Les deux fiancés viennent se placer sur les fauteuils entourés de jeunes filles, au moins deux, portant des cierges allumés et enrubannés. Le cheikh (le maazoun) établit le contrat de mariage que les nouveaux mariés signent. Des témoins signent encore ce contrat. Puis c’est la fête ...
Danses (du ventre ou des bâtons), chants et musiques vont se dérouler tard dans la nuit. Pendant ce temps tout le monde mange à satiété. Dans les villages de la campagne égyptienne, c’est la fête pour tout le monde. Tous viennent congratuler les jeunes mariés en les embrassant.
La fête terminée, les jeunes mariés sont reconduits à la maison du marié où ils sont laissés dans l’intimité de leur chambre à coucher.
Voilà du moins comment cela s’est passé dans la bourgade de Senhawa (province de la Charquieh) pour le mariage de Ahmed et de Samah.
Les fiançailles et les mariages chez les Coptes sont toujours régis par l’ancien droit pharaonique et ils peuvent se dérouler en trois étapes : gabaniot, nous aklil et aklil.
Les usages qui précèdent les fiançailles et le mariage sont très rigides, mais tendent à disparaître. Souvent jeunes hommes et jeunes filles ne se connaissent pas avant les fiançailles car le choix est fait entre les deux familles sans prendre leur avis. Parfois, le jeune homme se rend à l’église pour repérer une fille. Son choix fait, il se rend avec sa mère à la maison de le jeune fille convoitée pour un premier contact. D’autres fois, la mère propose à son garçon une jeune fille et ils se rendent à la maison. Reçus au salon, la jeune fille vient apporter le thé ou le café et s’en va en refermant la porte. Si le garçon, après avoir bu son café ou son thé dit qu’il était bon, c’est qu’il accepte la jeune fille.S’il ne dit rien, il ne reste plus qu’à s’en aller et entreprendre une autre tentative.
Le jour des fiançailles, le garçon offre des bijoux à sa fiancée et un accord se fait alors pour acheter la chambre à coucher et le matériel domestique en fonction de la somme versée en bijoux par le garçon. C’est en effet, du moins souvent, la famille de la jeune fille qui achètera ce qu’il faut pour meubler la maison du nouveau foyer. Si les fiançailles sont rompues, la jeune fille doit r tout endre ce qu’elle a reçu le jour de ses fiançailles.
Les fiançailles religieuses se font parfois en privé et c’est le gabaniot. Le prêtre se rend à la maison de la fiancée et dit le “Notre Père...” dont le premier mot en langue copte est justement “Gabaniot...”. La signature de l’accord et du contrat des fiançailles se fait alors avec l’échange des anneaux qu’ils portent à la main gauche jusqu’au mariage.
Les fiançailles officielles se font souvent à l’église et consistent en une cérémonie appelée “nous aklil” (demi couronnement). C’est une sorte de demi mariage avec l’échange des anneaux à la main gauche et la signature de l’accord sur le contrat de mariage. Cette cérémonie est encore appelée “aqad el-amlâk” (contrat de mariage).
Le prêtre commence par faire signer le contrat de mariage aux fiancés et aux témoins. Puis il retire les anneaux des deux fiancés, les noue dans un mouchoir que lui a remis le garçon, et tient ce mouchoir dans sa main droite avec la croix de bénédiction.
La cérémonie du mariage est appelé “aklil”, le couronnement. Pendant cette cérémonie le prêtre passe les anneaux des deux jeunes, qu’il retire du mouchoir, et il pose une couronne sur leurs têtes. Le prêtre garde le mouchoir pour lui.
La cérémonie est souvent très bruyante et la voix du prêtre et des diacres est couverte par les cris et les “zagarit”, cris spéciaux de joie que poussent les femmes. Personne n’écoute ce qui dit le prêtre ou ce que chantent les diacres.
Pendant toute la cérémonie du mariage, des femmes passent une aiguille avec un bout de fil entre les vêtement du garçon et de la fille pour bien montrer qu’ils sont unis.
La cérémonie du mariage se termine toujours par un grand repas à la maison ou dans un hôtel.
Le soir, les jeunes mariés se retirent dans leur chambre à coucher accompagnés de la mère de la mariée qui en ressort avec un mouchoir taché de sang pour bien montrer qu’elle est vierge.